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Rencontre avec un couple de philanthropes d’exception

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Découvrez le parcours empreint d’humanisme et l’engagement philanthropique du Dr Jacques Legrand et de son épouse France Girard. Habité d’une vision porteuse pour l’avenir de notre université et de la société québécoise, ce couple inspirant contribue à présent au développement pérenne de la Bibliothèque. Avec cette même générosité de cœur qui a marqué leur carrière, ils font un don planifié exceptionnel pour appuyer notre mission.

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Dr Jacques Legrand aura œuvré durant presque un demi-siècle, d’abord à Blanc-Sablon, puis en Gaspésie et enfin à Saint-Roch, au centre-ville de Québec. Que ce soit au bureau, à domicile, à l’hôpital, en CHSLD ou encore comme médecin des Augustines à l’Hôpital Général de Québec, servir les gens, telle a toujours été sa vocation. «J’ai consacré ma vie à la santé et au bien-être de mes patients», dit-il. Ainsi Dr Legrand a-t-il fait de sa carrière un don de soi.

Une mission humaniste qui résonne avec autant d’écho chez sa conjointe, France Girard. Femme de lettres, avide lectrice, passionnée et éternelle étudiante, elle a pour sa part travaillé comme professeure durant 35 ans, au cœur d’un Montréal multiculturel. «J’ai enseigné à la jeunesse, pour beaucoup immigrante, ajoute-t-elle. J’ai voulu valoriser notre langue commune, pour faciliter l’intégration des nouveaux arrivants et renforcer le Québec comme phare de la culture française.» France Girard accorde aussi une grande importance aux cartes géographiques imprimées, elle qui adore étudier les plus anciennes et les comparer aux actuelles, afin d’y constater l’évolution des territoires et des populations.

Dr Jacques Legrand au travail auprès des Augustines de Québec.
Dr Jacques Legrand au travail auprès des Augustines de Québec.

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France Girard enseignant aux jeunes dans sa classe, à Montréal.

L’Université Laval et la Bibliothèque

Au cours de leur carrière, Dr Legrand et Mme Girard se sont impliqués dans leur domaine respectif en faveur des malades et des enfants. Maintenant retraités, ils cherchaient un moyen de pérenniser leur impact sur la collectivité par un geste porteur, reflet de leurs valeurs profondes. «C’est alors que nous avons pensé à la Bibliothèque de l’Université Laval, confirme France Girard. L’Université est un bastion de la culture française. Ayant enseigné à Montréal, je comprends cet enjeu de notre société en transformation». Leur démarche s’inscrit ainsi dans la défense et la promotion de la culture française par des institutions solides.

Dr Legrand poursuit : «Créer des formations pour nos futurs enseignants qui seront au contact des prochaines générations demande des actions, du financement et surtout une conscience forte de notre héritage».

Pour Mme Girard, l’anglais dans l’enseignement universitaire prend de plus en plus d’importance. Par ailleurs, pour le couple, la philanthropie n’est pas assez présente dans les universités francophones. «Nous nous engageons afin que l’Université Laval continue à jouer son rôle particulier dans la société, disent-ils. Elle doit favoriser une excellente formation générale, au-delà des mouvances, des tendances et des convulsions de l’époque.»

La Bibliothèque : précieux trésor pour la culture et la langue

L’Université Laval est effectivement considérée comme un des principaux porte-étendards de la conservation du fait français en Amérique. Mais pourquoi donner à la Bibliothèque précisément? «Parce qu’elle est à même de faire le meilleur usage de ce don, afin de transmettre et développer une culture française savante de haut niveau, répond Dr Legrand. J’ai fait ma carrière en médecine, mais de nombreux fonds existent dans ce domaine et selon nous, un Québec français qui continuera à l’être est l’idéal le plus durable que nous espérons pour notre société.» Mme Girard précise leur réflexion philanthropique : «Nous avons longtemps pensé aux différents moyens pour traduire notre message. Vers l’éducation, l’histoire ou encore la littérature. Nous souhaitons surtout concentrer notre engagement vers un carrefour où convergent ces disciplines. Notre don, nous voulons le diriger vers la Bibliothèque pour en agrandir la portée.» Et comment! La Bibliothèque soutient de façon globale la mission d’enseignement et de recherche de l’Université, s’imposant comme vecteur de la préservation et de l’évolution des savoirs.

Le temps long

Le poème d’Éluard, Le dur désir de durer, a inspiré le couple. Jacques Legrand raconte : «À la manière des pionniers des débuts de la Nouvelle-France, nous désirons que le Québec continue à se développer, que notre culture rayonne. Comme a perduré l’esprit d’excellence et d’innovation de l’Université Laval depuis ses origines, il y a plus de 350 ans. Certains peuples ont décidé de ne pas disparaître après de grands bouleversements et de croire en eux. Nous voulons aider le Québec à suivre cette voie pour que vivent avec fierté les Français d’Amérique. De plus, pourquoi l’Université Laval ne deviendrait-elle pas une sorte d’aimant pour des millions de francophones des Amériques?»

La Bibliothèque est aussi essentielle par son rôle dans la transmission du savoir écrit. Mme Girard explique: «La pérennité d’une culture passe surtout par l’écrit, la pensée la plus avancée s’incarne aussi par l’écrit ». Cette mise en valeur de l’écriture dont les traces subsistent symbolise la vision d’avenir du couple. « Les plus jeunes ont la préoccupation du temps immédiat, explique Dr Legrand. En devenant adultes, certains perçoivent le temps selon la vie de leurs enfants, d’autres selon un cycle électoral, d’autres enfin selon un temps long. Notre don testamentaire s’inscrit dans ce temps long; nous l’imaginons bénéfique pour un autre 350 ans».

En terminant, Mme Girard affirme que «quand on rayonne davantage, on est fier de soi.» Plus une société est éduquée, alors plus elle comprend le monde, les enjeux à l’horizon et l’importance d’aider son prochain. Par leur don d’exception, c’est aussi le legs que ces deux grands philanthropes entendent laisser aux générations futures.